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Migration, citoyenneté et inégalités globales
Place of publication | Year of publication | Collation: 
Montréal | 2012 | p. 4-8
ISBN/ISSN: 
ISSN 1718-9977 (digital)
Author: 
Martin Provencher
Corporate author: 
Les ateliers de l'éthique; Centre de recherche en éthique de l’Université de Montréal
Region: 
Europe and North America
Global
© Martin Provencher, Centre de recherche en éthique de l’Université de Montréal 2012

La migration est un phénomène qu’on ne peut comprendre qu’à partir d’une perspective globale. Les êtres humains se sont toujours déplacés pour améliorer leur sort, c’est-à-dire dès qu’ils ont eu des raisons de croire que le fait d’aller vivre ailleurs leur procurerait de meilleures chances. On s’entend cependant pour admettre que l’ampleur de ce phénomène est aujourd’hui inédite. Certes, seul un faible pourcentage de la population mondiale se déplace encore, à peine 3 %, mais cela représente plus de 214 millions d’individus. Et l’on estime que ce nombre augmentera. Qui plus est, plusieurs de ces individus migrent et continueront de migrer vers les pays riches du Nord dans lesquels la proportion de personnes nés à l’étranger a augmenté de 10% au cours des dernières années. Cette intensification de la mobilité internationale des individus intervient dans un contexte économique dominé par la globalisation néolibérale du monde qui accentue les inégalités entre les pays et où les États riches rivalisent entre eux pour attirer les migrants qualifiés et non qualifiés. Ces circonstances auraient pu inciter les gouvernements à reconnaître la migration comme un phénomène normal que rien ne saurait arrêter et à adapter leurs politiques publiques en conséquence. Mais elles se sont produites à un moment où la souveraineté des États, mise à mal par le développement des technologies de la communication, la densification des réseaux transnationaux, l’émergence d’une multitude de nouveaux acteurs sur la scène internationale et la formation d’entités politiques inédites, effectuait un retour en force. L’obsession de la sécurité, alimentée par les attentats terroristes, la récession économique et le populisme, a en effet servi de prétexte aux États pour resserrer le contrôle de leurs frontières en adoptant des mesures très restrictives qui ont contribué à fragiliser la condition des migrants les plus vulnérables, notamment les irréguliers et les demandeurs d’asile.

 

Resource Type: 
Research papers / journal articles
Theme: 
Diversity / cultural literacy / inclusive
Human rights
Globalisation and social justice / International understanding
Level of education: 
Lifelong learning
Non-formal education
Other